Depuis plusieurs jours, une convocation urgente circule : les acteurs touristiques de Saint-Louis sont appelés à se réunir face à une crise profonde qui secoue le Syndicat d’Initiative. Exclusions, blocages, mandats caducs, votes contestés… Ce qui devrait être une structure de référence pour la promotion et l’organisation du tourisme local semble aujourd’hui se débattre dans des tensions internes qui préoccupent toute la communauté.

Mais au-delà de l’urgence institutionnelle, un débat plus vaste, plus essentiel, plus dérangeant s’impose :

Avons-nous réellement senti l’action, la présence ou même l’intérêt de ces structures dans le développement touristique de Saint-Louis ?

Un secteur porté par la population plutôt que par ses représentants

Saint-Louis vit du tourisme par sa beauté, son histoire et sa culture, mais aujourd’hui, ce sont les citoyens eux-mêmes jeunes, passionnés, créateurs, photographes, guides, artisans, entrepreneurs qui portent la ville sur leurs épaules.

Ce sont eux qui racontent Saint-Louis, qui montrent ses rues, ses monuments, ses événements.

Ce sont eux qui créent des contenus, attirent des visiteurs, répondent aux messages, promeuvent la ville sur Facebook, TikTok, Instagram, sites web et blogs.

Ce sont eux qui, sans budget, sans soutien, sans statut officiel, font rayonner la ville auprès de millions de personnes.

Et pourtant, un constat s’impose :

Beaucoup de ces acteurs n’ont jamais été contactés ni consultés par les organes censés représenter le tourisme.

Pas un appel.

Pas une réunion.

Pas une invitation.

Pas un partenariat.

Comment expliquer ce silence ? Comment imaginer une stratégie touristique sans intégrer ceux qui, chaque jour, sur le terrain et sur le digital, font vivre la marque “Saint-Louis” ?

Une gouvernance qui doit s’ouvrir immédiatement

Ce qui se joue aujourd’hui dépasse largement un simple vote ou une histoire de mandat.

Ce qui est en question, c’est la légitimité même de la représentation touristique de la ville.

Exclure des membres, bloquer des adhésions, empêcher le renouvellement, vouloir maintenir un bureau malgré un mandat expiré… ce sont des pratiques qui n’ont plus leur place dans un secteur qui doit être moderne, dynamique et tourné vers l’avenir.

Le tourisme n’est pas un héritage réservé.

Le tourisme n’est pas un fauteuil que l’on garde tant bien que mal.

Le tourisme n’est pas un titre : c’est une mission.

Et cette mission doit être partagée.

Elle doit être ouverte.

Elle doit être transparente.

Elle doit être méritée.

Saint-Louis mérite des structures vivantes, jeunes, compétentes et enracinées dans la réalité

Notre ville ne peut plus se permettre de confier son destin touristique à des réseaux fermés ou à des structures qui ne reflètent pas la diversité de ses acteurs.

Saint-Louis mérite :

• Une représentativité élargie,
• Une intégration réelle de la jeunesse,
• La reconnaissance des créateurs digitaux,
• La participation des entrepreneurs culturels,
• Une gouvernance professionnelle et inclusive,
• Des stratégies basées sur l’innovation, pas sur les anciennes habitudes,
• Une communication transparente qui mobilise, et non qui divise.

Parce que la vérité est simple : si Saint-Louis est visible dans le monde, c’est grâce à ses habitants, pas grâce à ses institutions.

L’heure est venue de reprendre la parole

Les Saint-Louisiens ne veulent pas d’un tourisme confisqué.

Ils ne veulent pas d’un secteur verrouillé.

Ils ne veulent pas d’un groupe qui parle en leur nom sans les écouter.

Ce qu’ils veulent, c’est une gouvernance qui se met enfin au niveau de l’amour que les habitants portent à leur ville.

Une gouvernance capable de fédérer au lieu d’exclure.

Capable de reconnaître les efforts de tous au lieu de ne regarder que quelques-uns.

Capable de bâtir, pas de diviser.

Nous ne demandons pas l’impossible.

Nous demandons le respect, la transparence, l’ouverture et l’efficacité.

Saint-Louis, l’avenir du tourisme dépend de nous

La crise actuelle doit être un électrochoc.

Un moment de lucidité collective.

Un point de non-retour.

Le tourisme est un pilier de développement.

Un moteur économique.

Une identité.

Une fierté.

Il ne peut plus être enfermé dans des pratiques d’un autre temps.

Il doit appartenir à tous les Saint-Louisiens pas à un petit groupe.